Faillite & Subprime

La faillite est une cessation de paiement. Ce mot a un sens extrêmement précis. La cessation de paiement ne dit pas que l'entreprise est en bonne ou mauvaise santé mais seulement qu'elle n'est pas en capacité de faire face à ses échéances financières.
Aussi, tant qu'une entreprise trouve les ressources, notamment auprès d'une banque ou de ses actionnaires, pour payer les factures et échéances qui s'accumulent, la vie continue. Une petite entreprise qui se lance dans un grand investissement peut être acculée à la faillite alors que la viabilité économique à long terme est quasi assurée, parce que les paiements arrivent avant les rentrées.
Que vaut Adidas quand Tapie la revend ? Rien si par défaut de paiement il est contraint au dépôt de bilan. Des milliards si on pourvoit à son financement pendant qu'elle poursuit son redressement avant d'attaquer ses nouvelles conquêtes de marchés. C'est la deuxième version que l'Histoire a écrite ; un rien la sépare de la première.
Si l'Etat américain nationalise les banques à l'agonie, il n'y a pas faillite. De la même façon que le peuple français a assumé et assume la facture du Crédit Lyonnais, le peuple américain aurait dû assumer collectivement sa dérive bancaire. Je ne défends pas cette thèse pour des raisons morales ; je milite pour cette thèse pour des raisons d'efficacité économique.

Si l'Etat américain (ou chinois, détenteur de tant de dollars) avait repris les maisons non payées, il aurait pu donner une chance aux propriétaires endettés de faire face, un jour, aux échéances après un réaménagement des intérêts et du capital.

Voilà deux lectures du capitalisme.

Maintenant que la crise est là, on va peut-être payer l'absence de liquidités pour financer la croissance. Cela nous renvoie vers l'importance stratégique du capital dans le développement économique.

CAJJ