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Regard politique : entre Regards & Politique
29 janvier 2008

Trichet, la BCE : leçons de politique

En son temps, Jacques Chirac a pris position en faveur du traité de Maastricht. C'est cet acte politiquement fort qui a permis de rallier les électeurs qui manquaient à une majorité.
Pourquoi Chirac s'est-il rallié à Maastricht ? Pour trois raisons. (1) Il pensait que ce traité était un progrès même s'il n'était qu'un petit progrès ; (2) Le pragmatique qu'il était a toujours défendu l'idée que les textes, on en fait ce que l'on veut, la primauté du politique dépasse la force des textes ; (3) une position anti-européenne aurait compromis son éventuelle élection à l'Elysée.
Ce qui m'intéresse ici, c'est la raison n°2. Chirac l'a magistralement mise en oeuvre en arrivant à convaincre le premier président de la BCE de démissionner à mi-mandat alors que les textes ne l'y contraignaient nullement. Seulement voilà, à quoi cela nous sert-il d'avoir un Français à la tête de la BCE, si c'est pour qu'il soit un petit fonctionnaire qui applique un texte fondamentalement mauvais.
Non, tout ne vaut pas tout et les textes ont leur sens. Laisser de bons textes à l'usage des générations futures est une sage politique. Trichet est un obsédé de l'inflation parce qu'il en a le mandat ; jamais le mandat que lui assigne le traité de Maastricht ne demande à ce que la BCE se préoccupe de la croissance et de l'emploi dans la détermination de la politique monétaire européenne.

Idéologiquement comme trop souvent, les socialistes sous l'impulsion de François Mitterrand ont promu l'idée d'indépendance de la banque centrale européenne. L'indépendance du politique confine à l'irresponsabilité tout court. La non-indépendance oblige le titulaire à rendre des comptes ; en démocratie, on rend des comptes au peuple ou à ses représentants.
Aujourd'hui, il est des Laurent Fabius pour dénoncer les travers de l'Europe actuelle qu'il a lui-même contribué à construire. Si son discours d'aujourd'hui est intéressant (celui d'hier aussi), il démontre qu'il n'a d'évidence pas la stature d'un Homme d'Etat ; manquer à tel point de lucider est indépassable. (Ne pas avoir la statut d'un Homme d'Etat n'empêche nullement d'être Président de la République, soit dit en passant...).
On peut regretter que l'électorat socialiste qui a refusé la ratification du traité de Lisbonne en 2006 est le même qui a refusé d'entendre les mises en garde du duo Pasqua-Séguin sous prétexte qu'ils étaient de droite. On a voulu à l'époque diviser les positions entre pour et contre l'Europe au lieu de pour l'Europe de Maastricht ou pour une autre Europe.

Les électeurs dont nous sommes tous ont leur part de responsabilité. Nous avons le droit de nous tromper. Mais en 2008, il nous faut essayer de dépasser plus encore les clivages qui ne s'imposent pas. J'espère que regardpolitique contribue au Débat. 

CAJJ

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