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Regard politique : entre Regards & Politique
18 juin 2010

Retour sur une ligne de démarcation

(Repères)

J'avais toujours pensé, comme bon nombre d'entre nous, que Vichy avait été une tentative de sauver ce qui pouvait encore l'être. J'avais toujours pensé que le Maréchal Pétain avait voulu protéger, autant que possible, le peuple français de l'envahisseur allemand.
Bien sûr cela était une erreur qui entraîna l'Etat français dans une abominable collaboration.
Je condamnais définitivement Vichy et ses sbires pour avoir continué l'exercice de la collaboration alors que l'Allemagne hitlérienne avait franchi la ligne de démarcation et occupait toute la métropole.

 

Aujourd'hui j'ai renoncé à cette lecture très certainement erronée de l'Histoire.

 

Comme l'ont écrit les historiens, comme l'a montré le téléfilm consacré à l'appel du 18 juin 1940, diffusé récemment sur France 2, les choses ne se sont pas passées comme cela.
L'Angleterre, notre allié du monde de la liberté, par la voix de son illustre Premier ministre, a proposé que l'on crée l'Union franco-britannique. Cette Union permettait de fusionner la France et l'Angleterre le temps de la guerre. Ainsi, nous participions au gouvernement britannique, devenu gouvernement de l'Union et continuions la guerre contre l'envahisseur.

 

Pétain et sa clique avaient déjà fait leur choix : rejoindre l'Allemagne victorieuse contre l'Angleterre détestée. Ils se sont battus pour empêcher le plan de Gaulle-Churchill d'aboutir.

 

Pétain n'a pas voulu sauver ce qui pouvait encore l'être. Il a fait le choix de faire entrer la France dans l'empire nazi pour combattre la décadence dont il estimait notre pays victime. Il a fait, avec tous ceux qui l'ont soutenu, le choix de l'Allemagne contre l'Angleterre au nom de ses valeurs.

 

Cette vision avance une explication à un phénomène jusque-là inexplicable, en tous les cas inexpliqué pour moi. Je n'ai jamais entendu un vichyste faire amende honorable en regrettant son engagement, en reconnaissant que la voie du gaullisme et de la résistance était celle de la France ; je n'en ai jamais vu rejoindre de Gaulle au lendemain de la guerre sauf pour sauver des apparences. Si les vichystes avaient poursuivi de nobles buts comme les gaullistes mais par d'autres moyens alors avouer son erreur eu été possible.
Mais il n'y avait pas d'erreur à avouer sauf celle de n'avoir pas gagné la guerre contre le camp de la liberté au côté des nazis.

 

Définitivement je présume les vichystes coupables d'avoir servi dès le départ une cause ignoble. C'est très différent du "de la défense de la France et de ses populations, ils ont glissé dans la collaboration". Si Pétain a voulu l'armistice, c'était pour le pouvoir pas pour les Français. 

 

cajj

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Nb : Le vichyste Mitterrand n'a pas rejoint le gaullisme au lendemain de la guerre. Il a gardé ses amitiés vichystes. Ça en dit long. Nous y reviendrons.

 

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