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Regard politique : entre Regards & Politique
29 juillet 2008

Ce que j'ai compris de l'affaire Tapie - Adidas - Crédit Lyonnais

Le Crédit Lyonnais a été la banque du groupe Bernard Tapie quand celui-ci a acheté l'affaire Adidas en mauvais état. Faute de trésorerie suffisante, Bernard Tapie est contraint de la revendre quelques semestres après ne pouvant assumer financièrement son redressement. Mandaté, son conseil, le Crédit Lyonnais, lui trouve un acquéreur en la société de Robert Louis Dreyfus.

Le Crédit Lyonnais est condamné parce que son attitude est jugée ni loyale, ni déontologique à l'égard de son client le Groupe Bernard Tapie. La banque a "racheté" l'affaire à un certain prix puis l'a revendue à un autre empochant une plus-value ; là où le bas blesse c'est qu'il semblerait que le Crédit Lyonnais mandaté par le Groupe Bernard Tapie connaissait son futur réacheteur et le nouveau prix quand la transaction initiale a été conclue. La société de Robert Louis Dreyfus a choisi d'entrer dans le capital d'Adidas en deux temps afin de minimiser les risques ; en cas de faillite, c'est le Crédit Lyonnais qui aurait supporté l'essentiel des conséquences financières.

C'est comme si votre notaire rachetait votre appartement pour tant d'euros en société avec l'acquéreur puis revendait, comme convenu, ses parts dans votre ex-appartement à l'acquéreur en empochant une plus value conséquente.

La justice condamne le Crédit Lyonnais puis l'innocente et ainsi de suite. Récemment, condamné en appel, le Crédit Lyonnais fait casser le jugement par la cour de Cassation. Sauf erreur de ma part, la cour de cassation dit que l'affaire doit être rejugée car, sur le plan du droit, la condamnation est bancale sans pour autant remettre en cause la condamnation sur le fond puisque ce n'est pas son rôle.

Les parties ont décidé de saisir un tribunal arbitral pour trancher enfin cette affaire strictement commerciale plutôt que de repartir dans une nouvelle et longue procédure. Le tribunal arbitral est allé dans le même sens que la cour d'appel.

En dehors du personnage Bernard Tapie, il n'est pas acceptable que l'Etat prolonge indéfiniment des procédures judiciaires pour tenter désespérément de ne pas être condamné ou faire condamner le citoyen concerné dans une affaire d'argent propre. 13 ans de procédure, c'était bien assez ! Pardon, c'était de trop ! Saisir un tribunal arbitral est de bon sens.

Les 3 juges, personnalités éminentes, sont, sauf preuve du contraire, non susceptibles d'être sous influence et ont le sens assuré du jugement.

Bien sûr, la justice a hésité, les faits sont ambigus provoquant des décisions en faveur ou en défaveur de la demande des parties et ce alternativement.

Certes le terme de préjudice moral accordé fait sourire et le montant fait grimacer. Ce jugement n'enlève d'ailleurs rien aux actes illégaux et aux condamnations à la prison de Bernard Tapie. Doué mais désespérément sulfureux.

Ce que je regrette dans les comptes-rendus médiatiques, ce sont les articles qui mobilisent le témoignage d'experts, de juges prenant position toujours du même côté. Ainsi, dans son article du 17 juillet, le journaliste du Nouvel Observateur ne cite jamais les juges du tribunal qui ont condamné le Lyonnais pour ne citer que les juges ou fonctionnaires défavorables à l'homme d'affaire.

Enfin, pour ma part et en forme de conclusion, cette affaire démarre d'une injonction donnée par un gouvernement au Crédit Lyonnais ; cette dernière a mis en action l'injonction en s'investissant avec une certaine irresponsabilité et une certaine incompétence dans les affaires. Sans l'intervention des hommes politiques et des "responsables" de cette entreprise que ne cite jamais Bayrou, Tapie n'aurait sans doute jamais ni acheté, ni revendu Adidas.


CAJJ


NB : si j'ai mal compris, merci de compléter cet article

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