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Regard politique : entre Regards & Politique
6 juin 2008

La transmission - ASFJ [III]

Transmettre les savoirs et les compétences c’est penser « au comment » de leur transmission. Les apprentissages scolaires ne relèvent pas seulement d’une simple inculcation. Pourtant, l’accès à une culture universelle est un impératif des sociétés démocratiques. C’est le paradoxe sur lequel se bâtit la réflexion pédagogique. L’école doit articuler, en un mouvement créateur d’humanité, l’intime et l’universel, l’histoire singulière de chacun et les trésors de notre culture : Lascaux et le calcul infinitésimal, Gandhi et l’arbre à palabres, Homère et Einstein, Hérodote et Mozart… La plupart des pédagogues n’ont cessé de répéter que le maître doit accompagner, mais jamais faire à la place de l’élève. Apprendre n’est pas facile à réduire aux catégories traditionnelles de la causalité : car c’est chercher à faire quelque chose que l’on ne sait pas faire en le faisant. Il s’agit d’une décision que personne ne peut prendre à la place de quiconque. L’école sert d’abord « à faire » la société. L’analyse historique des fonctions de socialisation culturelle de l’école montre que les savoirs scolaires sont des constructions, permettant selon les cas le contrôle des populations, la promotion sociale, la compétition économique… et « par surcroît », la transmission des connaissances. L’explosion des technologies de la communication facilite la circulation des informations à l’intérieur et à l’extérieur de toutes les organisations. Mais méfiance quant à l’usage abusif de ces dernières…

Transmettre les cultures et leur identité c’est évoquer la transmission des identités religieuses. Adhérer à une religion est s’inscrire traditionnellement dans une lignée croyante et en transmettre l’enseignement. Mais cette exigence se heurte, dans les sociétés occidentales, au refus d’adhérer aux communautés instituées et aux traditions exclusives. Cette contradiction se manifeste de deux manières opposées : éclectisme et sectarisme. L’idée de transmettre une culture, une religion, une tradition est souvent comprise comme une reproduction à l’identique de ce que l’on a soi-même reçu, de ses ascendants ou de ses maîtres. Cette signification, centrée sur la fidélité au modèle et la conservation de l’héritage ne retient qu’une partie des phénomènes observés dans les sociétés humaines. Transmettre une tradition c’est faire un choix présent.
Transmettre la mémoire et le patrimoine c’est savoir comment les traces du passé, lointain ou proche, acquièrent le statut d’objet de notre patrimoine culturel. Tout un processus est nécessaire dans lequel la transmission prend la forme d’une « filiation inversée ». La valeur donnée à l’objet par ceux qui l’ont crée nous a été, à l’occasion de sa découverte, transmise. Nous l’avons reçue, en quelque sorte, en héritage et, par là même, nous en sommes désormais les bénéficiaires. La mémoire collective, élément essentiel de l’identité des groupes sociaux, fabriquée en fonction des enjeux du présent, a longtemps été liée en France à la construction nationale. Depuis quelques décennies pourtant, chaque groupe revendique sa propre interprétation du passé. Mais mémoire et histoire resteront toujours reliées par le même cordon ombilical qui se nourrit du passé pour expliquer aux hommes du présent quel avenir ils doivent se construire…
ASFJ

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