Déclaration de principes du PS (2)

(suite et fin)

Le PS se proclame comme un parti au service de l'intérêt général, capitaliste mais réformateur. La seule différence évidente que nous propose le PS avec les mouvements politiques libéraux, conservateurs, néo-gaullistes, ... est l'absence de propos sur la liberté d'entreprise et par là, l'absence de la reconnaissance du rôle central de l'entreprise dans la création des richesses collectives. Incohérence.
À la vue de cette seule différence, on comprend mieux l'adhésion des Kouchner, Besson, Amara au sarkosysme. La rupture Sarkozy n'est pas une rupture avec l'idéologie socialiste d'aujourd'hui (je ne parle pas ici du programme PS). Il est incontestable que le quinquennat Sarkozy s'inscrit dans la réforme ; dit ainsi, Sarkozy est réformateur donc socialiste ? On a parlé de la victoire culturelle de la droite en référenec à Gramsci ; mais la droite ne l'a pas emporté sur la gauche ; c'est la gauche qui s'est souterrainement ralliée aux fondations du système des idées de la droite.
Finalement, en termes d'idées, nous devons nous demander si l'avenir du programme socialiste n'est pas Dominique de Villepin (à son corps défendant) qui au prétexte d'opposition à Sarkozy est en mesure de construire un projet dit alternatif.
De même que Mitterrand est devenu de gauche par opposition, disons plutôt par volonté de positionnement marketing en opposition à de Gaulle, de même, on se demande si le PS sera en mesure d'être désormais vraiment alternatif à Sarkozy au-delà de la posture marketing.
En tous les cas, voilà l'électorat Besancenot-PC condamné à voter pour le capitalisme en votant PS.

Il ne lui reste plus qu'un pas à faire pour les socialistes. S'il est écrit qu'"il porte un projet de transformation sociale radicale" cela ne relève que de l'incantation sans réalité. Le pas à faire c'est d'adopter le nom de "parti social-démocrate" et affirmer un conservatisme à dimension sociale en lieu et place de "parti socialiste" avec sa dimension "révolutionnaire rouge".

Au-delà, il faudra à la gauche PS construire et affirmer une vision de monde vraiment singulière si l'on veut que le débat droite-gauche ne soit pas qu'un débat sur le visage du leader et le bilan de l'équipe sortante.

CAJJ