Problématiques du PS : leader, projet et pouvoir local

C'est sans être particulièrement novateur que nous allons nous arrêter, à l'occasion de cet article, sur les deux problématiques principales du PS.

Il faut au PS un leader et un projet. Dans les partis de droite, le leader émerge puis le projet suit ; le leader émerge car il a rendez-vous avec les Français et non avec les apparatchiks du parti et les militants. Le PS, dans son opposition initiale à la cinquième république, exprime la volonté de faire primer le projet sur le leader. Or les projets du PS sont souvent faibles car le fruit de compromis les tirant vers le bas.
Le trop-plein de vrais-faux leaders lui pose un problème insoluble. Sauf à choisir Ségolène Royal. Est-elle la meilleure ? Au-delà de ses faiblesses –qui n'en a pas ?–, elle fait montre d'une personnalité affirmée. On peut trouver d'autres chefs de file ; ils ne sont pas potentiellement meilleurs mais sans doute plus en phase avec certains cadres du parti.
En cinquième république, le leader doit précéder le projet car nos institutions nécessitent que le projet soit incarné. Continuer à le nier, c'est se mettre dans une position moins favorable pour l'échéance présidentielle.

La seconde problématique tient au semblant de répartition des tâches qui se dessine entre l'UMP et le PS. En forçant le trait, on peut voir que les Français privilégient l'UMP pour le pouvoir national et le PS pour les mandats locaux. C'est comme s'ils voulaient, d'un côté, les réformes pour moderniser la France et l'adapter aux nécessités du monde d'aujourd'hui et, en parallèle, s'assuraient un cocon local plein de services et d'assistance pour amortir la dureté des adaptations. Selon l'expression d'Eric Zemmour, "papa à l'Elysée et maman à l'hôtel-de-ville".
Or, n'en doutons pas, un cortège d'élus locaux, c'est un frein aux nécessaires envolées lyriques nationales, c'est une volonté de pragmatisme –quelques fois sans ambition–, et c'est un adversaire de la réforme pour cause de réélection.

Le PS va bientôt nous dire comment il compte régler sa première problématique. Il n'est pas dit que l'affaire soit déjà tranchée par les militants en faveur de Ségolène Royal.

CAJJ