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Regard politique : entre Regards & Politique
18 mars 2008

Les leçons des municipales

Il y a quelque chose de surréaliste dans les propos tenus par la gauche et la droite, dans leur opposition relative à l'analyse des résultats des élections municipales.

La gauche dit que les Français rejettent les réformes de la droite. La droite affirme qu'au regard de la situation regrettable de la France, les Français réclament plus de réformes.

Pourtant, sous les apparences de contradiction, il me semble que le message soit clair et peu suspect de contradiction.
À la notable exception de 2007, depuis 1978, les Français naviguent dans l'alternance d'une élection à l'autre. Pourquoi ? Parce que la France est dans la crise et qu'aucune majorité ne fait la preuve de sa capacité à résoudre la crise. Il en est de même pour la majorité Sarkozy. Les Français constatent l'énergie mise dans la réforme. Mais ils constatent également que ces réformes, aujourd'hui, n'ont pas amélioré leur situation de façon décisive. Aussi, on ne votant pas pour la majorité présidentielle, ils signifient qu'ils ne croient pas à la réussite des réformes ; néanmoins, cela ne veut absolument pas dire qu'ils savent que les réformes vont échouer ; "croire" relève de l'ancien temps ; aujourd'hui, les Français veulent "voir" ; ils croiront aux bienfaits des réformes quand ils verront ces bienfaits.

Faut-il continuer la politique de réforme ? Mauvaise question ! Il faut résoudre les problèmes et la réforme ne peut être qu'un moyen au service d'une finalité ultime : le progrès généralisé.

La gauche se fourvoie en comprenant que les Français rejettent l'essence même des réformes sarkoziennes au prétexte qu'elles seraient injustes. Cet aveuglement empêche la gauche de faire son impérieuse révolution ; en continuant ainsi, elle ne pourra gagner le pouvoir national que sur la défaite de la droite en responsabilité.

Pour la droite, il est temps de hiérarchiser les problèmes (très importants, importants, moins urgents) et de veiller aux résultats attendus des réformes. Penser et démontrer que l'ISF affaiblit la France, c'est un point ; vérifier que le bouclier fiscal va de pair avec la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat, c'est la seule chose qui compte vraiment.

Oui, il faut remettre la France en marche, c'est-à-dire la France sur le chemin d'une croissance forte et durable. Mais rapidement, il faudra (et la droite devra) construire avec cette croissance de nouveaux progrès sociaux.

Il n'en reste pas moins que 10 mois est un temps trop court pour que les réformes produisent leurs effets positifs.

CAJJ

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