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Regard politique : entre Regards & Politique
19 février 2008

Publicité, Télévision publique et audimat

Le Président a souhaité qu'on envisage la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. La question fait débat.
L'audimat est-elle une maladie ? La réponse est non, mais elle a des effets pervers. La présence de la publicité est le moyen de valoriser l'audimat. Plus l'audience est élevée plus les recettes de la chaîne sont élevées. Le problème tient à ce que la télévision conçoive des émissions à audience dont la qualité est discutable. Une émission à audience est une émission qui convient à un large public, au plus large public possible. Ce qui rassemble un public large est le plus petit dénominateur commun. Aussi, une émission à audience tire souvent le spectateur vers le bas ; ainsi en est-il d'une certaine télé-réalité qui mobilise des émotions les moins nobles comme le voyeurisme.
La Télévision publique sans audimat est-ce le progrès ? Il n'est pas concevable que l'argent des contribuables serve à fabriquer des émissions que personne ne regarde. Une émission est-elle de qualité parce que tout le monde la regarde ou parce qu'un jury d'esthètes juge l'émission bonne et que l'histoire confirme l'avis ? Une bonne émission sans audience n'a pas de sens.
Par ailleurs, l'absence de publicité pose le problème de la diffusion des évènements sportifs. Les droits s'achètent au prix de la rentrée publicitaire attendue et personne n'a jamais trouvé choquant la diffusion d'un spot publicitaire à la mi-temps d'un match de football ou de rugby.
Quand on y regarde de plus près, la publicité pose problème au service public aux heures de grande écoute, entre 19h et 21h30 environ. À la recherche de l'audience, les chaînes publiques vont à cette heure faire de l'audience et construire des programmes à la TF1 en moins bien. Aux autres heures, le public étant plus épars, des émissions cibles (automobile, cinéma d'auteur, économie, ...) rencontrent une audience de qualité.
On peut proposer que l'audience des autres médias finance le public. Mais on revient alors sur le risque que le téléspectateur de TF1 ou M6 finance des chaînes qu'il ne regarde pas. De la même façon en est-il de l'augmentation de la redevance.
L'évolution intéressante est sans doute vers la suppression de la publicité entre 19h et 21h30 (hors sport) permettant aux chaînes publiques d'innover, de tester une nouvelle grille comme le lancement des émissions de première partie de soirée dès 20h00.
Bien sûr des financements complémentaires restent à trouver ; les propositions de Nicolas Sarkozy sont astucieuses.

 

D'une manière plus générale, il n'est pas acceptable qu'aujourd'hui l'espace public, en l'occurrence la télévision publique, aggrave les dépenses de l'Etat et par la même occasion provoque l'augmentation des impôts. Cela n'est pas acceptable car c'est contraire au développement de la croissance. La seule réforme ayant du sens aujourd'hui est celle qui diminue le coût pour le contribuable de la télévision publique. Penser aujourd'hui le reste, c'est rater l'essentiel des problèmes que rencontrent la France et les Français.

 

CAJJ

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