Utilisation de la sélection embryonnaire - ASFJ
Utilisation de la sélection embryonnaire
Débat autour des enfants nés après sélection embryonnaire pour
permettre une greffe de sang du cordon à un frère ou à une sœur malade.
Un enfant peut-il être conçu dans le dessein de sauver son frère ou
sa sœur, atteint d’une grave maladie génétique ? La perspective
d’étendre à ces « bébés-médicaments » le diagnostic préimplantatoire
(DPI), qui se limite aujourd’hui à écarter des embryons atteints d’une
anomalie génétique, est aujourd’hui l’objet d’un nécessaire débat.
Le Comité consultatif national d’éthique du 8 juillet 2002, bien que
circonspect, ne s’oppose pas à un recours plus large aux DPI. Pour le
professeur Jacques MILLIEZ, chef du service de gynécologie obstétrique
de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, cette position comporte le risque
d’une dérive eugénique.
Certes le but premier est légitime : on
sauve un enfant avec le sang de son frère ou de sa sœur. Plus
scientifiquement, avec la greffe de cellules souches provenant du
cordon ombilical de son cadet. Pour y parvenir, on crée des embryons
par fécondation in vitro, on sélectionne ceux qui sont compatibles et
on élimine les autres. A priori, on peut considérer que tout cela n’est
pas très grave. Mais, de concessions en concessions, on en arrive à la
transgression. La prochaine étape, au nom de la compassion pour la
détresse des parents, peut-être d’accepter le clonage. Avec tout ce que
cela peut engendrer !
On s’interroge également beaucoup à propos
de la thérapie génique sur l’embryon. Deux visions s’affrontent : les «
pour » qui voient la possibilité d’apporter un matériel génétique afin
que la maladie ne s’exprime pas ; les « contre » qui voient des effets
négatifs en activant des gènes nocifs qui risquent de se transmettre de
génération en génération. Et, à terme, de mettre en péril l’ensemble du
génome humain.
ASFJ