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Regard politique : entre Regards & Politique
7 septembre 2007

Nouvelle lecture de l'économie (4 et fin)

Le coût de transaction désigne le prix du face à face entre deux agents économiques, individuels ou collectifs désirant échanger.
Lorsque la ménagère part faire ses courses, il lui est impossible d’aller étudier les prix dans les cinq grandes surfaces à sa disposition avant d’acheter. Or seule cette méthode permet la confrontation des offres et donc la libre concurrence et donc l’atteinte de l’optimum. Cela lui est impossible car pour faire cette consultation, il lui faudrait investir des moyens et du temps, et le temps c’est de l’argent.
Imaginons que nous soyons une institution. Dans le cadre de nos activités, il nous faut éditer divers documents. Imaginons que pour ce faire, nous recourions à l’appel d’offres (avec sélection du moins disant) pour trouver l’imprimeur le moins cher pour chaque travail. L’obtenons-nous ? Peut-être mais peut-être pas. Car ce que notre comptabilité ne nous dira jamais, c’est la dépense qu’institution, nous aurons faite pour expliquer à l’imprimeur nouveau ce que nous voulons. Si nous gardons le même imprimeur, son habitude de nos travaux, permettra aux responsables du dossier -pour le compte de l’institution- de passer beaucoup moins de temps et d’énergie sur ce dossier (donc d’argent). Il faut que le gain d’un côté soit supérieur à la perte pour rendre un système supérieur à l’autre. Au bout du compte notre institution s’équipera peut-être d’une imprimerie en interne ?

Quand faut-il coordonner la production par la hiérarchie plutôt que par le marché ? Lorsque le coût de transaction est élevé, la hiérarchie est préférable car permettant d’atteindre un coût total (coût de production + coût de transaction) inférieur.
Quels sont les facteurs qui influent sur le coût de transaction ? A cet égard deux facteurs apparaissent fondamentaux : la complexité et l’incertitude des transactions (si vous n’êtes pas sûr d’être livré à l’heure dite et qu’il en va de la survie de votre entreprise, mieux vaut produire en interne l’élément concerné).



Cette théorie de coût de transaction permet d’expliquer comment un monopole peut être -dans certains cas- économiquement plus efficace pour la collectivité que la concurrence alors que la "théorie" stipule le contraire. Le monopole évite la multiplication des transactions génératrices de coût. Le coût total, rappelons-le est la somme du coût de production et du coût de transaction ; dans un monopole, le coût de transaction chute, la plupart du temps, tandis que le coût de production a tendance à s'accroître, relativement.
Elle permet aussi de ne pas opposer, sur un plan conceptuel, l’économie soviétique et l’économie occidentale. Le fondement est le même : la transaction dans un système productif. Dans le premier cas il s’agit finalement d’une hiérarchie par la voie de la planification alors que notre monde serait plutôt du côté du marché.       
On a connu un temps des groupes industriels de plus en plus intégrés. Aujourd’hui, il semble bien que la tendance soit à l’externalisation. L’élément marquant de notre présent est l’explosion des moyens de communication bénéficiant de la révolution informatique. Cette amélioration considérable de l’information minimise vraisemblablement la complexité et l’incertitude des transactions et donc le coût de transaction, rendant le recours à l’externalisation plus efficace. On comprend bien alors que l’information est un élément phare de cette circulation si nécessaire au développement de notre société démocratique. Remarquons que les dictatures -comme l’URSS- ont toujours agit avec la volonté de contrôler l’information; comme par hasard, leur développement économique s’en est trouvé passablement ralenti.


Les  théories  économiques  à  notre disposition ne nous ont pas permis d’éviter la crise. L’Histoire semble nous montrer qu’elles ont eu tort de rendre premier la production. La circulation est l’autre facteur indispensable sans lequel on ne peut comprendre pleinement le développement économique occidental issu de la révolution industrielle. Aussi la prise en compte simultanée de la production et de la circulation nous amène à placer en position centrale la question de la transaction. Cette mise en perspective permet d’ébaucher un modèle alternatif aux théories classiques et critiques; sa valeur explicative semble avoir une pertinence supérieure à ces prédécesseurs.
Même si l’on se doit d’aller jusqu’à la construction d’un corpus théorique solide, on peut dès aujourd’hui essayer de porter un regard neuf sur les politiques de notre développement.
Cette volonté nouvelle ne doit pas nous faire escamoter le fait que l’action -à la différence de la théorie- a souvent été davantage contrainte par un réalisme implicite qu’une théorie explicite. Ce qui signifie que notre développement ne s’est pas toujours construit conformément aux indications de la théorie.


CAJJ

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