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Regard politique : entre Regards & Politique
30 décembre 2008

Le travail : le fil de l'histoire (ii suite)

En reprenant le fil de l'histoire, on constate que dans les sociétés primitives, l'homme consacrait le minimum de son existence et d'effort à la reproduction des constituants matériels. Petit à petit ces activités ont été circonscrites par la tradition.
Dans le monde grec, on trouve trace de métier, d'activité mais pas de travail. Platon et Aristote défendent un idéal individuel et social qui consiste à se libérer de la nécessité pour se consacrer aux activités libres que sont les activités morales et politiques, activités non soumises à la nécessité. Pour Aristote, les artisans comme les esclaves en raison du fait qu'ils appartiennent au champ de la nécessité ne peuvent accéder au statut de citoyen. Le travail consiste à transformer la nature. Ainsi énoncé, il s'agit d'une activité à l'espace illimité (la transformation est illimitée) n'ayant pas pour but le respect du déroulement cyclique des choses, le respect de l'équilibre et le respect de l'immuable. Bien au contraire, le travail est un acte transformateur de la vie. Il ne saurait être une valeur dans cette civilisation grecque néanmoins fondatrice.

Les choses ont commencé à bouger avec l'an Mil. À cette époque, pour des raisons que je n'approfondirai pas ici, les chevaliers ont rencontré la nécessité d'organiser un commerce avec le reste du monde en lieu et place des conquêtes passées. Commercer c'est vendre et acheter. Il a fallu produire le surplus nécessaire à l'échange. Il a fallu promouvoir l'idée de travailler au-delà des nécessités de la subsistance pour produire ce surplus.
Quant à Dieu, il faut se déprendre des traductions modernes de la Bible. Des chercheurs défendent l'idée que Dieu n'a pas travaillé à la création mais à ordonner aux éléments de se mettre en place ; il a mis de l'ordre dans le chaos. Dieu dit et cela fut fait ainsi. Nous verrons bien volontiers dans cette image celle d'un architecte de l'univers davantage que celle d'un éminent laborieux.

Au XVIIIème c'est l'émergence du travail. Il est unité de mesure pour les économistes, nouvelle catégorie de savant et de science ; il relève des catégories marchandes c'est-à-dire qu'il relève de ce qui se loue comme les maisons, les terres ou les meubles.
Le travail permet de transformer la nature, mais est aussi une énergie qui permet d'acquérir. Cela va de pair avec la possibilité nouvelle offerte à l'enrichissement individuel et collectif. Le travail devient une solution à beaucoup de problèmes collectifs et individuels. Il va fonder l'organisation de la société moderne. Il n'est pas pour autant glorifier et s'apparente à la peine, l'effort, le sacrifice.
Puis, dans les textes du premier tiers du XIXème, le travail va devenir liberté créatrice. Le travail contribue à l'idée nouvelle de progrès, de mouvement. Je rappelle que jusque-là, le temps était cyclique comme les saisons sans idée de progrès ; il est devenu chronologique, continuum marqué par une progression infinie et non éternel-recommencement. Il faut désormais anéantir la nature pour lui substituer de l'humain. De glissement en glissement, toute activité humaine finit par entrer dans la catégorie travail ; on commence par y mettre l'abondance matérielle pour ajouter la civilisation de la nature, celle du monde et celle des individus.
Le XXème sera celui du dépassement du travail aliéné. Aujourd'hui l'emploi et non le travail est co-fondateur de l'insertion sociale et de l'épanouissement de l'individu.

CAJJ

Suite et fin au 6.01

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