Le PS

C'est fascinant de voir comme les éléphants du PS dénie à Ségolène Royal son existence politique. Pendant toute la campagne électorale, ils n'ont pas cru qu'elle puisse faire un résultat. Ce sentiment a même été contagieux à la sphère médiatique. Les médias ont relayé l'idée que Ségolène Royal était une has been. Les lecteurs ont fini par adhérer à cette idée en étant une petite minorité à croire qu'elle puisse être Premier secrétaire et lui préférer très largement le maire de Paris.
En particulier, son show "fraternité" a été largement attaqué et même ridiculisé.
Il se trouve que Ségolène Royal est dotée d'une personnalité très marquée et très originale. Aussi, elle ne fonctionne pas comme un éléphant traditionnel. Nous perdons tous nos repères et nous sommes incapables de la visionner, de la positionner dans la sphère politique.
La réalité est qu'elle incarne quelque chose pour un nombre non négligeable de gens et en particulier de militants PS. Ce quelque chose est suffisamment important pour rassembler le plus de voix au PS et plus de voix d'électeur que Jospin au premier tour de l'élection présidentielle.

La bataille des egos au PS est disproportionnée. Il n'est pas politiquement responsable de vouloir être calife à la place du calife pour imprimer sa marque plutôt que d'être imprimé par la marque de l'autre.
La droite est sortie des batailles fratricides Giscard-Barre-Chirac en cessant les luttes déplacées pour la primatie et en se satisfaisant d'être et d'accord sur l'essentiel, et au pouvoir.
Il faut au PS un chef (Premier secrétaire ou pas) qui les conduira à l'élection présidentielle. Il est difficile de prendre une décision aujourd'hui, mais il n'y a pas d'alternative.
Il est vrai que la faible capacité dont sont dotés les dirigeants socialistes pour rassembler leurs propres camarades est sidérante et inquiétante.

CAJJ