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Regard politique : entre Regards & Politique
30 septembre 2008

La France, le PS : une tribu gauloise ?

Souvent l'on moque le penchant de nos concitoyens à créer un nouveau parti politique à chaque nouvelle prise de position. À l'inverse, le comportement des Anglais ou des Américains nous paraît quelque peu incroyable : les siècles passent, leurs partis durent et restent très peu nombreux.

L'explication principale n'est pas dans l'existence de comportements politiques différents. Elle réside essentiellement dans les modes électoraux utilisés. En Angleterre comme aux Etats-Unis, le système élimine le troisième parti. En Angleterre se pratique le scrutin uninominal à un tour à l'occasion des élections législatives. Concrètement, le candidat en tête au premier et seul tour emporte l'élection. Imaginons 10 candidats, dont 8 font 10%, 1 fait 9% et le dixième et dernier 11% ; ce dernier gagne le scrutin et est élu député ; au scrutin suivant, l'on aura 6 candidats ; puis rapidement il n'y aura que deux partis importants ; chacun (les candidats comme les électeurs) se rassemblera jusqu'à constituer un pôle se rapprochant des 50%. Au contraire, la proportionnelle promeut la persistance des intérêts particuliers.

Cette réalité vaut pour le Parti socialiste. Le fonctionnement électoral interne est un encouragement à la tribu gauloise. Chacun peut penser qu'aucune des trois grandes motions ne sortira gagnante ; on aura donc droit à la fameuse synthèse, qui est un compromis au rabais, incapable de proposer un projet ambitieux et d'entraîner l'adhésion sérieuse des Français.
Ce parti a un problème existentiel avec la cinquième république ; dès le début, il a condamné le rôle central du Président de la République pour des raisons idéologiques bien connues et tout à fait contestables ; à ce point contestable, qu'aucune des trois majorités gouvernementales socialistes de ces trente dernières années n'a touché aux fondamentaux de nos institutions et que personne n'envisage sérieusement de remettre en cause la présindentialisation du régime.
Le PS n'a pas d'alternative. Il doit se choisir comme chef le pressenti candidat pour la prochaine présidentielle. Chaque militant doit accepter que ce chef incarne le projet et ait un poids prépondérant pour son élaboration.
En fait, je ne suis pas sûr que les militants ne soient pas prêts ; je veux encore croire que Ségolène Royal puisse emporter la "mise" ; j'ai du mal à croire que Delanoe ait cette possibilité en présence de la motion Aubry. Par contre, il nous apparaît que les éléphants veulent maintenir leur petit bout ridicule de pré carré.
On ne peut qu'inviter le Parti socialiste a changé son mode de fonctionnement et son mode électoral.

Pour ceux qui veulent suivre les positionnements personnels des acteurs, vous pouvez lire l'intéressant et bien renseigné article : "Et 1, et 2,... et 6 motions !" qui démontrent l'absence de partitions liées aux idées mais seulement aux écuries.

CAJJ

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