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Regard politique : entre Regards & Politique
24 juillet 2007

Mes ruptures d'avec Jacques Chirac

Oui, j'ai adhéré à la "France pour tous" et j'ai soutenu cette belle ambition. Oui, il s'agissait d'une vision juste de l'état de la société française et d'une réponse de grande qualité aux enjeux.
Oui, Chirac n'a pas été plus mauvais qu'un autre. Oui, son bilan peut légitimement s'enorgueillir de points assurément positifs :
- fin des essais nucléaires préservant la force de paix que doit être la puissance française,
- modernisation de l'armée avec la mise en oeuvre de sa professionnalisation,
- discours sur la reconnaissance des responsabilités de l'Etat français dans les exactions du régime de Vichy,
- résultats de ses politiques de lutte contre l'insécurité,
- résultats dans sa lutte contre le chômage,
- résultats dans sa lutte contre l'insécurité routière,
- prise en compte des handicapés -comme il a fait tout au long de sa carrière-,
- plan cancer,
- journée de la commémoration de l'abolition de l'esclavage,
- taxe sur les billets d'avions en faveur des pays en voie de développement,
- position de la France dans le conflit irakien,
- une réforme nécessaire des retraites,

- mise en place du quinquennat, plan institutionnel anti-cohabitation.
Oui, il y a des points moins positifs.

Et au total, comme pour ses prédécesseurs, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, et les gouvernements de cohabitation Chirac-Balladur-Jospin, son bilan est plutôt négatif faute d'avoir été à la hauteur des difficultés de la France et des Français.

Mais au-delà, je connais, à titre personnel, quatre ruptures qui me conduisent à un refus fondamental de la politique chiraquienne.

1) 1997 ET LA DEFAITE AUX LEGISLATIVES
Après le désaveu que la majorité électorale a infligé à sa majorité parlementaire en 1997, il aurait dû démissionner, il aurait dû affirmer la responsabilité politique par sa démission et éviter, par là-même, à la France, 5 ans de cohabitation.
On peut faire comme si..., comme si rien n'avait d'impact sur rien, comme si rien n'avait vraiment de valeur ; mais dans l'esprit de la cinquième république que je veux défendre ici, il aurait dû assumer sa responsabilité démocratique.
Dans les faits, rien ne l'empêchait, après un an de cohabitation, en 1998, de demander aux Français de confirmer leur propre souhait pour qu'il parte ou pour qu'il reste ; il pouvait, notamment engager un référendum plébiscitaire (oui, ça a aussi du bon!) ou encore une dissolution ou encore une démission avec sa propre candidature qui suit. Il a préféré durer. Triste ambition, en vérité.

2) LES PAILLOTES CORSES ET LA RESPONSABILITE DE L'ETAT
Rappelons-nous. Des paillotes ont brûlé impliquant un Préfet de la République et un Colonel de gendarmerie. "Responsable mais pas coupable" ne veut pas dire "ni responsable, ni coupable". Au nom de la responsabilité politique, soit le ministre de l'intérieur, soit le ministre de la défense devait démissionner pour assumer le dysfonctionnement des services de l'Etat.
Il était de la responsabilité du Président Chirac d'imposer ces démissions. À l'ultime, en cas de refus, il devait acter de la démission du gouvernement Jospin, en nommant un nouveau Premier ministre selon ses prérogatives constitutionnelles.

3) LES EMPLOIS FICTIFS DU RPR
La pratique des emplois déguisés (le mot fictif n'est pas adéquat) n'est pas choquante en soi ; autre temps, autres moeurs.
Ce qui est choquant, c'est que pendant que Chirac faisait voter des lois sur le financement des partis politiques, lois qu'il revendique, il ne prenait aucune initiative pour demander que les choses rentrent dans l'ordre au Rpr.
Il était Président ; il n'a pas voulu prendre la vraie mesure de ses responsabilités. A tout le moins, il a choisi des exécutants, Alain Juppé, pour le moins incompétent à comprendre la loi qu'ils avaient votée.

4) L'EVOLUTION DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES
Cette dimension est moins importante, mais elle reste symbolique d'une politique chiraquienne sans objectif et sans ambition.
Alors que le niveau élevé des prélèvements obligatoires (les impôts) a toujours été considéré, à juste titre, comme le premier facteur du non-dynamisme de l'économie française, 5 ans d'actions chiraquiennes ont été inefficaces et débouchent sur un bilan aux résultats inférieurs à ceux du Ministre de l'Economie Fabius et du Gouvernement Jospin deuxième partie !!! Pendant ce temps-là, la croissance est restée au feu rouge, et la dette -que paieront les générations à venir- a cru à bon rythme.

Je souhaite que la Présidence Sarkozy nous propose, fondamentalement, une autre conception et une autre pratique de la politique.

CAJJ

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